Base de données réalisée à partir du dépouillement
d'archives conservées en Guyane et en France hexagonale
Il y a une dizaine d'années, je suis parti du constat personnel suivant : engagé dans un programme d'archéologie coloniale sur d'anciennes habitations jésuites, force était de constater la pauvreté des études en matière d'esclavage et d'histoire sociale en Guyane. Certes, des travaux pionniers, fondamentaux encore aujourd'hui, posaient des bases solides (Serge Mam Lam Fouck, Marie-José Jolivet, Yannick Le Roux). Tous ces travaux, si réussis fussent-ils, ne permettaient toutefois pas de toucher les esclaves dans leur individualité.
J'avais besoin de données précises sur les ateliers d'esclaves des habitations que nous prospections ainsi que sur ceux des établissements voisins. Nous n'avions alors que les inventaires de séquestre de 1764 et 1794, ce qui, du reste, n'était déjà pas mal ! Mais alors comment intégrer nos habitations dans la vie économique et sociale du quartier de Roura dont elles dépendaient ? Comment suivre le destin des esclaves d'une habitation à l'autre ?
Les objets de mes recherches s'étendant et touchant systématiquement à l'histoire locale, je me suis donc lancé dans le dépouillement des registres relevant de l'état civil. Les premiers documents dépouillés furent les registres des nouveaux libres, appelés aussi registres d'individualité, pour l'ensemble de la Guyane.
La base de données contient pour l'instant les informations extraites des registres des nouveaux libres (1848-1853). La recherche s'y effectue de manière globale (recherche générale) ou par sélection ou croisement de critères (recherche avancée) : patronyme, toponyme, âge, sexe, métier, etc.
La base a vocation à s'élargir aux registres d'affranchissements (1817-1848), aux registres et avis de déclaration de marronnage (1822-1848), aux registres des déclarations de naissance, mariage et décès des esclaves (1834-1848) et aux registres de la commission des rachats forcés (1846-1848). Elle contiendra, en outre, les rares registres de catholicité concernant les esclaves, conservés aux Archives diocésaines de Cayenne (1840-1848). Elle contiendra également les données extraites d'actes notariés dépouillés (inventaires après décès, testaments, actes de vente, etc.), des fonds judiciaires et d'archives privées. Les registres de déclarations de naissance, mariage et décès des esclaves (1834-1848) ainsi que les déclarations de marronnage que j'ai retranscrits ne sont pas encore intégrés à la base mais sont disponibles en pdf sur le site de la bibliothèque numérique Manioc (liens ci-après).
Un formulaire de contact est à la disposition des internautes pour toutes suggestions, observations ou informations susceptibles d'enrichir la base.
Transcriptions des déclarations de marronnage 1822-1848 :
Déclarations de marronnage des esclaves de Guyane : 1822-1848
Transcriptions des registres de déclarations de naissance, mariage et décès des esclaves de Guyane (1834-1848) :
Kristen Sarge, responsable scientifique de la base Esclaves et affranchis de Guyane